S’il est un sujet qui divise au lieu de réunir, c’est bien celui-ci ! D’abord, qu’est-ce que c’est ?
Définition du dictionnaire de l’académie française :
Épicène Adj : XVème siècle. Du latin epicoenus et du grec epikoinos : possédé en commun. Grammaire :
1/ Qui désigne indifféremment le mâle ou la femelle d’une espèce. Les mots souris, crabe, hirondelle sont des noms épicènes.
2/ Qui peut être utilisé à l’un ou l’autre genre sans variation de forme. Élève est un nom épicène, je, un pronom épicène, agréable, un adjectif épicène, Claude, un prénom épicène.
Non sexiste, « dégenré », inclusif ou épicène, ce langage cherche à éviter toute discrimination sexiste par le langage ou l'écriture, à travers le choix des mots, la syntaxe, la grammaire ou la typographie. Pour cela, il propose plusieurs règles :
Pas sûr que cette écriture suffise toutefois à changer les mentalités… Ce qui est certain, c’est qu’elle risque de rendre la compréhension et la lecture bougrement plus difficiles… Et je n’ose même pas penser aux dyslexiques et malvoyants-tes, pour qui l’apprentissage risque de se révéler plus que malaisé. (Mais peut-être faut-il dire « personnes atteintes d’un trouble spécifique de l’apprentissage » et « personnes qui ne voient pas bien ou pas du tout ») !
J’aimerais bien savoir ce que pensent mes nombreux-ses, concitoyens-nes de cette nouvelle écriture. Parce que, finalement, que nous soyons artisan-ne, agriculteur-rice, avocat-e, médecin(???), docteur-oresse (ou -e, -rice, -euse), professeur-e, ouvrier-ère, agent-e de police, tous-tes sommes confrontés-es à quelques hésitations, à l’écrit comme à l’oral, pour rester dans le « politiquement correct ».
Peut-être serait-il judicieux, avant d’ajouter un e, ice, esse, de veiller à la parité et à l’égalité des salaires au sein de ces mêmes métiers…
Fort heureusement, il existe dans notre langue bon nombre de noms « dégenrés », ou neutres si vous préférez. Mais je me pose la question sur le mot « cancre » : est-il neutre ou masculin ? À méditer…
Écrivain, écrivaine, auteur, auteure, autrice… Franchement, jusque-là « écrivain » m’allait très bien et je ne me suis jamais sentie moins féminine ni moins considérée pour autant. Mais là, cela n’engage que moi !
Le débat est ouvert !
Pour finir, ce texte de Jean-Françoise Revel (1924-2006), philosophe, écrivain et journaliste : "Le sexe des mots" .